Karine Borde coach equhumanalyste

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Se libérer de la culpabilité

Se sentir coupable, se juger, s’en vouloir, … Nous sommes nombreux(ses) à le partager et à ne pas bien savoir comment nous en débarrasser.

 

Se sentir coupable, c’est se sentir fautif.

La culpabilité est un sentiment de faute ou de responsabilité ressenti par une personne. Elle peut être liée à une transgression de différentes règles (morale, éthique ou sociale), ou à une action qui est perçue comme ayant causé du tort à autrui ou à soi-même. Elle peut créer  des sentiments d'anxiété, de remords, de honte ou de regret.

Elle nous enferme dans des questionnements permanents où on tourne en boucle avec les « est-ce que j’ai bien fait ? Est-ce que je me suis assez bien occupée de telle personne ou de telle chose ? Est-ce que je n’aurais pas pu lui dires les choses autrement ?, pourquoi je lui ai crié dessus…»

Lorsqu’on se sent coupable, on se blâme, on se condamne d’avoir fait quelque chose de mal, de répréhensible. Mais cela est très relatif. Qui peut décider de dire que ce que l’on a fait ou dit est mal ? Et bien, ce sont nos croyances, nos blessures, ce que nous avons retenu de notre éducation et notre morale qui déterminent notre propre degré de culpabilité ainsi que notre tendance à culpabiliser les autres.

Il est important de noter que la culpabilité peut être individuelle et varie d'une personne à l'autre. Ce qui peut être perçu comme une faute par une personne peut ne pas être considéré de la même manière par une autre.

Les formes de la culpabilité

 On distingue 2 types de culpabilité :

 

La culpabilité normale inhérente à l’humain.

Cette culpabilité permet de distinguer le bien du mal. Elle pose des limites, des freins. Elle émerge quand nous avons un sentiment de transgression par rapport à nos valeurs.

Exemples « sentiment de mal agir », « mensonges » « impression d’avoir blesser l’autre »

Elle entraîne un besoin de réparations, des excuses, elle peut créer des remords, voire de la honte.

 

La culpabilité excessive :

Elle se présente sous 3 formes :

1/ Le regret et le remords lié au passé: Dans cette situation le regret sera associé à une nostalgie d’un fait passé, (ne pas avoir eu le temps de dire quelque chose à une personne décédée par exemple). Le remords quand à lui est le sentiment d’avoir commis une faute, quelque chose de mal que l’on voudrait annuler, effacer de notre histoire avec une forte culpabilitéNous portons ce fait passé comme un poids que nous regrettons profondément et il est nécessaire de se libérer de ce poids parfois secret pour se pardonner à soi-même et se réconcilier avec celui ayant subi le préjudice. Autrefois nous allions voir le prêtre pour se confesser, aujourd’hui cela s’exprime dans les consultations avec des psys ou des coaches de vie. Lorsqu’elle n’est pas exprimée il y a risque de maladie ou de mal être. Cette culpabilité est totalement consciente.

 

2/ L’auto-culpabilisation : C’est une tendance à ressasser ses propres actes ou paroles avec un sentiment d’avoir mal fait et une dévalorisation (risques d’anxiété, de TOC).

Ce type de culpabilité est souvent issu de l’univers familial. Elle est un moyen d’éducation, de pression. C’est une forme de manipulation inconsciente, de chantage parental.

L’enfant a été soumis à des injections de type « sois parfait » « sois fort ». Adulte, il se sent honteux face à sa vulnérabilité, ses faiblesses. Il ne s’aime pas et manque d’estime de soi. 

Parfois la personne est porteuse d’une histoire transgénérationnelle difficile. Elle suis le schéma de ses ancêtres. Elle l’a au plus profond de son être sans même s’en rendre compte. C’est un comportement inconscient

 

Ces 2 premières formes de culpabilité s’expriment à travers des comportements d’intériorisation :

  • Silences et secrets, comme les secrets de famille que l’on porte inconsciemment

  • Repliement sur soi : on se coupe des autres, voire on se déracine

  • Fusion, confusion : on entre dans la dépendance affective et on ne délimite pas son espace

  • Auto-punition ou auto-sabotage : par exemple on s’interdit de vivre une relation de couple, ou d’avoir des enfants

  • Destruction : maladies graves, dépression

 

 

3/ La culpabilisation : Elle intervient à chaque fois que nous projetons notre propre culpabilité sur l’autre. La personne accusée se sent alors coupable, ou plutôt se laisse culpabiliser ne sachant se défendre.

Elle est un moyen de pression pour exercer un contrôle sur l’autre. Par exemple, un patron culpabilise son employé pour l’amener à travailler davantage. Cette culpabilisation est plus ou moins consciente.

La culpabilité est aussi une forme de manipulation consciente au service d’intérêt personnel ou collectif (religions, états, sectes, partis politiques).

Elle est le coeur du triangle bourreau/victime/sauveur.

Elle permet de trouver des boucs émissaires : l’étranger, l’autre.

Elle s’exprime à travers des comportements d’extériorisation : s’excuser tout le temps, ou ce sont toujours les autres qui sont coupables (on se débarrasse de sa propre culpabilité en accusant l’autre), on punit l’autre (l’enfant, le chien…)

 

 

Les étapes pour se libérer d'une culpabilité toxique

Comme  je viens de le dire plus haut, Il n'est pas rare de voir une personne se blâmer pour quelque chose dont elle n'est pas responsable. C'est dans ce cas précis que la culpabilité devient toxique.

Découvrez les 4 étapes pour guérir du sentiment de culpabilité permanent : 

 

·        Etape n°1 : Comprendre l'origine de votre culpabilité

 

Réflexion sur nos valeurs et normes : Prenez le temps de réfléchir à vos valeurs et aux normes que vous avez intériorisées. La culpabilité peut être liée au fait de ne pas respecter ces valeurs ou de transgresser les normes que vous considérez importantes. Identifiez les domaines de votre vie où vous vous sentez le plus souvent coupable et examinez si cela est en contradiction avec vos valeurs personnelles.

Enfance et socialisation : Notre enfance et notre éducation jouent un rôle important dans la formation de notre sens de la culpabilité. Les messages que nous avons reçus de nos parents, de notre famille, du milieu scolaire et de la société peuvent influencer notre perception de ce qui est bien et mal. Réfléchissez à l'éducation que vous avez reçue et à l'influence de votre environnement sur votre sentiment de culpabilité.

Attentes personnelles : Les attentes que nous avons envers nous-mêmes peuvent également contribuer à notre sentiment de culpabilité. Si nous avons des attentes irréalistes ou perfectionnistes, nous pouvons nous sentir coupables lorsque nous ne les atteignons pas. Examinez les attentes que vous avez envers vous-même et voyez si elles sont réalistes et adaptées à votre situation.

Relations interpersonnelles : Les relations que nous entretenons avec les autres peuvent également influencer notre sentiment de culpabilité. Par exemple, si nous avons des relations toxiques ou si nous sommes entourés de personnes qui nous font sentir coupables, cela peut renforcer ce sentiment. Réfléchissez à vos relations et à l'influence qu'elles ont sur votre culpabilité.

Auto-évaluation : Parfois, notre propre perception de nous-mêmes peut être à l'origine de notre culpabilité. Si nous avons une faible estime de nous-mêmes ou si nous nous jugeons constamment, cela peut alimenter notre sentiment de culpabilité. Essayez de vous observer avec bienveillance et de vous accorder de la compassion.

 

·        Etape n°2 : Exercer votre liberté de conscience

La décoder, l’accueillir quand elle prend le dessus dans telle situation ou avec telle personne. En général, elle renvoie à une croyance qui nous appartient. Regarder de quoi on a peur car souvent derrière la culpabilité on trouve une peur cachée.

Rester à l’écoute de vos limites et les respecter, vous permettront de mettre à distance  des obligations morales qui sont à la source de votre culpabilité. Vous transformez alors votre rapport à celle-ci en lui rendant sa juste place de signal d’alerte, plutôt que de systématiquement le vivre comme une condamnation morale : votre culpabilité vient simplement vous dire que vous n’êtes pas en phase avec une exigence morale donnée.

Exercer sa liberté de conscience signifie, donc, prendre des décisions en fonction de notre libre arbitre, de nos propres convictions et de notre conscience morale. Cela implique d'être capable de réfléchir de manière autonome, de remettre en question les normes et les croyances établies, et de prendre des décisions en accord avec nos valeurs personnelles. C’est à cet endroit que votre liberté de conscience doit pouvoir s’exercer pour vous libérer d’une culpabilité qui renvoie à des contraintes normatives plutôt qu’à de réels enjeux moraux.

·        Etape n°3 : Apprendre à traduire votre émotion

Prendre conscience de l'émotion : Tout d'abord, il est important de reconnaître et d'identifier l'émotion de culpabilité que vous ressentez. Prenez le temps de vous connecter à cette émotion et de comprendre ce qui la déclenche.

Comprendre l'origine de la culpabilité : Explorez les raisons derrière votre sentiment de culpabilité. Est-ce basé sur des attentes irréalistes, des normes sociales ou des pressions extérieures ? Essayez de comprendre si la culpabilité est justifiée ou si elle est le résultat de pensées négatives ou de croyances limitantes.

Exprimer et partager vos émotions : Trouvez un moyen sain d'exprimer vos émotions, que ce soit en parlant à un ami de confiance, en écrivant dans un journal ou en consultant un professionnel de la santé mentale. Partager vos sentiments peut vous aider à prendre du recul et à obtenir un soutien.

Pratiquer l'auto-compassion : Soyez bienveillant envers vous-même. Rappelez-vous que tout le monde fait des erreurs et que la culpabilité excessive peut être néfaste pour votre bien-être émotionnel. Pardonnez-vous et traitez-vous avec gentillesse et compréhension.

Apprendre de l'expérience : Utilisez votre sentiment de culpabilité comme une occasion d'apprentissage et de croissance personnelle. Comprendre les leçons que vous pouvez tirer de la situation et réfléchir à la manière dont vous pouvez éviter de reproduire les mêmes erreurs à l'avenir.

Pratiquer des techniques de gestion du stress : La culpabilité peut souvent être associée à des niveaux élevés de stress. Apprenez des techniques de gestion du stress telles que la respiration profonde, la méditation, l'exercice physique régulier ou la pratique d'activités relaxantes pour vous aider à vous détendre et à réduire votre sentiment de culpabilité. Les soins de Trame sont un excellent moyen de libérer vos émotions et par conséquent d’agir sur vos états de culpabilités.

·        Etape n°4 : Vous recentrez sur vous-même

Le sentiment de culpabilité sera plus ou moins légitime et constructif selon qu’il renvoie à des défauts réels de votre part vis-à-vis de vos aspirations personnelles, ou à une situation d’obligation morale que vous acceptez de vous imposer, avec l’idée que vous devez avant tout satisfaire autrui.
En effet, la culpabilité est souvent liée au fait de se sentir responsable des autres, au point de considérer que leurs besoins passent avant les nôtres.
Si vous vous êtes construit en intégrant cette croyance, souvent issue d’une éducation particulièrement exigeante selon laquelle vous deviez satisfaire votre entourage à tout prix, vous aurez tendance à vous fixer des objectifs inatteignables qui finiront par vous confronter à votre impuissance et vous conduiront à éprouver une culpabilité récurrente.
Vous comblez continuellement les attentes des autre qui par conséquent, continuent à attendre de vous que vous répondiez inconditionnellement à leurs besoins ou que vous vous conformiez à leurs propres représentations de ce que vous devez être.

Il en va de même au sein d'un couple, vous avez la sensation de devoir répondre aux besoins de votre partenaire. Pour réajuster votre responsabilité et votre sentiment de culpabilité, une bonne communication de couple est indispensable.

Simultanément, vous avez l’impression de ne pas être en phase avec vous-même puisque votre investissement pour autrui se paye par un oubli de soi, voire par une négation de vos propres valeurs. C’est un cercle vicieux ne tenant que par la force de ce sentiment de culpabilité qui apparaît lorsque vous consentez à vous évaluer à travers le regard des autres.
Qu’il s’agisse d’exigences abstraites vous poussant à vous conformer à des attentes qui relèvent d’un système de valeurs qui n’est pas le vôtre, ou que vous soyez prisonnier d’un dévouement aux autres qu’on vous présente comme relevant de votre devoir personnel, vous avez la possibilité de vous libérer en redéfinissant vos priorités, par le fait d’apprendre à distinguer ce qui relève effectivement de votre responsabilité propre et ce qui renvoie à un devoir moral que vous vous imposez lorsque vous placez les autres au centre de vos préoccupations.
Pour cela, vous devez évaluer ce qui est juste pour vous et poser le problème de manière objective. Demandez-vous quels sont les bénéfices réels de votre investissement pour autrui et mettez-les en perspective avec ses conséquences néfastes. Votre équilibre personnel doit être votre premier critère : Un bon indicateur du fait que vous donnez de votre temps et de votre énergie au détriment de votre bien-être c’est lorsque vous avez le sentiment de vous trahir, de délaisser vos projets personnels, ou encore de sacrifier des investissements qui ont davantage de sens pour vous.
La culpabilité associée à l’obligation morale de faire passer les autres avant vous-même est toxique, et vous recentrer sur votre propre système de valeurs vous permettra de la neutraliser.