Lorsque nous nous sommes rencontrées

Lorsque nous nous sommes rencontrées en juin 2022 et que tu m'as parlé de ton activité avec les chevaux,cela a fait écho car j'ai une histoire avec le cheval.Enfant, déjà, je rêvais d'avoir un cheval. Mon père avait trouvé l'alternative avec une ânesse que je montais à crue.À 6 ans, cela m'a valu une chute avec une belle fracture du bras gauche, des broches, un plâtre et le départ de l’ânesse.Plus tard, au collège, j'avais obtenu de mes parents la possibilité de fréquenter le centre équestre où j'ai appris à monter et où l'on m'attribuait une jument qui ne manquait pas de caractère. J'avais été suivie par un kiné pour mon dos, mais qu'importe, l'envie était trop forte même si l'équitation m'avait été déconseillée.Adolescente, dans la ferme familiale, il y a eu des chevaux en pension, puis deux juments anglo-arabe, en fin de carrière, qui devenaient poulinières chez nous. Mon père n'était ni précautionneux, ni doux avec les animaux, comme avec sa propre famille.Que ce soit les juments où leurs magnifiques poulains, combien de déchirures musculaires à cause des clôtures en barbelés !Mon père cherchait à se donner une "renomée" plus glamour que celle d'éleveur de bovins. Il utilisait le cheval pour se donner une image de gentleman farmer.Les week-ends, je passais beaucoup de temps avec les chevaux de la maison, par des visites dans les prés où ils étaient, où en ballade.Le contact des chevaux me réconfortait, me donnait de la force.Je me débrouillais pour les sceller, les panser, les bichonner, et j'aimais cette proximité tout autant qu'elle était pour moi un échappatoire de la lourdeur de l'ambiance familiale. A eux, je pouvais tout confier, ils me prenaient comme j'étais, ne me jugeaient pas.Cette relation affective nécessaire, je l'avais aussi depuis l'enfance avec les chats.Bref, j'ai grandi, j'ai quitté la maison pour les études puis pour construire ma vie d'adulte. A chaque fois que j'en ai eu l'occasion avec une cousine ou des amies, je montais en ballade, retrouvant à chaque fois de jolis coins de nature, le bonheur.Lorsque mes frères et sœurs ont eu des enfants, dans mon rôle de Tata gâteau, j'ai accompagné les débuts d'apprentis cavaliers de mes neveux et nièces avec enthousiasme.Je les ai emmener au printemps pour voir les poulains gambader dans les prés avec leur mère. C'était un partage d'émerveillement.Lorsque pré-adolescents, mes neveux et nièces venaient en vacances chez moi, je partageais avec eux une ballade que je leur offrais pour leur anniversaire.Une de mes nièces à l'époque du lycée avait adopté le double poney qu'elle montait en centre équestre. Ce poney était hébergé par son grand-père (mon père qui le recevait comme un “objet” décoratif). Elle retrouvait son poney les week-ends, le sceller, le montait en ballade, le pansait, le bichonnait. Étonnant parallèle avec ce que j'ai moi-même vécu.Après son bac, ses projets d'étude l'ont conduit à décider de se séparer de son compagnon équin. Elle voulait être sûre que la dernière étape de sa vie se déroule dans les meilleures conditions possibles. J'ai donc fait appel à mes amies propriétaires de chevaux pour lui trouver un lieu de vie. Le réseau a bien fonctionné, j'ai emmené ma nièce le voir pour constater que l'objectif était atteint, avec une famille bienveillante et d'autres animaux. Son poney semblait même “rajeuni”.Plus tard, j'ai découvert la ferme équestre du “Treffy”. L'éthologie a chamboulé tous mes acquis !Il était possible d'avoir une bien meilleure relation au cheval.J'ai invité mes neveux et nièces pour une rando un beau jour de septembre pour leur faire partager la ballade “western” dans un cadre naturel magnifique.Ce fut ma dernière rando à cheval car le constat est sans appel, mon dos ne supporte plus cette activité.Bref, je projette des retrouvailles à Château Chervix avec tes chevaux, avec une GROSSE envie de câlins.C'est programmé pour mon 61ème anniversaire.Je suis accueillie avec deux autres personnes. Je suis en découverte, je me laisse surprendre par l'exercice dans la carrière, un stic à la main. Je ne veux pas de “violence”. Comment transmettre les intentions ? Je persévère. Beaucoup d'efforts pour enfin un départ au galop jouissif.Tu me demandes comment cela se passe dans mon travail. Comment mon "autorité" obtient des résultats.Comme je ne veux pas ressembler à un dictateur, je répète et répète mes demandes jusqu'à obtention, c'est épuisant.Le fil est fragile pour trouver le bon ton pour un résultat plus rapide.Impressionnante révélation !La deuxième séance se déroule avec un groupe de femme que je connais déjà.Je ne suis pas au mieux de ma forme, entre une semaine de travail copieuse, une nuit peu reposante et un engagement très différent qui m'attend le lendemain.L'exercice se déroule sans longe ni autre accessoire avec le même cheval que la 1ère fois, le bel appallosa.Je me sens démunie, impuissante, je ne maîtrise rien, j'aimerais que le cheval me fasse plaisir et avance. J'exprime au moment du partage d'expérience la blessure affective lointaine avec mon père et je ne peux retenir les larmes qui montent.Cela fait seulement deux ans (à 60 ans) qu'une cousine m'a révélé ce qu'elle croyait que je savais déjà. En d'autre termes, elle m'a informée d'une sorte de secret de famille me concernant, puisque tout le monde savait sauf moi.Je suis "un garçon manqué" au sens propre : mon père à ma naissance a mis du temps à venir me découvrir à la maternité, il aurait voulu un garçon. Le fait que je ne sois pas vraiment "programmée", ça je l'avais compris toute seule, même si l'on m'a dit que j'étais prématurée.Mon chemin actuel est de trouver l'harmonie de ma féminité, l'équilibre affectif, une meilleure communication non verbale.Je n'en suis qu'au début.

Véronique

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L'accompagnement s'est très bien passé.

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J’ai vraiment apprécié le soin de trame